Maïs grain : peu de volumes, mais peu de séchage
L’AGPM confirme une production historiquement basse de maïs grain, à 10,1 Mt, mais les récoltes intervenant à de faibles taux d’humidité, voire aux normes (15 %), permettent de limiter le séchage dont les barèmes s’emballent.
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« C’est la plus mauvaise récolte depuis au moins trente ans, avance Thomas Joly, responsable maïs chez Arvalis-Institut du végétal. La chaleur et le stress hydrique ont été tellement intenses cet été que la production française est estimée à 10,1 Mt. » À comparer à 14 Mt en moyenne quinquennale.
Des taux d’humidité compris entre 15 et 20 %
Les surfaces, déjà orientées à la baisse (1,34 Mha contre 1,53 Mha en 2021), le sont encore plus en raison des transferts de maïs grain vers le fourrage, évalués à 70 000 ha, « dans la fourchette haute de ce qui est habituellement constaté », commente Thomas Joly.
Surtout, le rendement moyen est au niveau de celui de 2003, à 79 q/ha (contre 97 q/ha en moyenne quinquennale). Le rendement national du maïs pluvial plonge à 66 q/ha et celui du maïs irrigué (32 % des surfaces) à 100 q/ha.
Un élément de satisfaction vient du faible taux d’humidité généralisé des récoltes, dans la tendance de ces dernières campagnes, excepté l’année dernière. « En raison de l’été très sec, les taux d’humidité sont généralement compris entre 15 et 20 %, beaucoup de maïs arrivant aux normes (ndlr : à 15 % d’humidité). » Conjugué à de faibles volumes, cela permet de limiter le séchage, dont les coûts se renchérissent du fait de la flambée du prix du gaz.
Des charges en hausse de 20 %
Ainsi, l’AGPM, qui tenait un point presse mercredi 5 octobre, estime que les charges complètes en 2022 du maïs grain, irrigué comme non irrigué, devraient augmenter d’environ 20 % par rapport à 2021 (+ 400 €/ha en maïs irrigué et + 300 €/ha en irrigué). « Ces hausses sont principalement dues aux charges opérationnelles et, en particulier, à celles qui sont liées à l’énergie : gazole non routier, séchage, engrais et électricité pour les irrigants », détaille Arthur Boy, chargé de mission économie à l’AGPM.
« Les prix de vente devraient permettre, dans la plupart des cas, de couvrir les coûts de production complets pour le maïs irrigué, conclut l’AGPM. Pour le maïs non irrigué, là où les rendements sont bons, les prix de vente devraient permettre de couvrir les coûts de production complets. En revanche, cela ne sera pas le cas dans les nombreuses situations où le rendement a fortement décroché. »
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :